Aujourd’hui, je vous emmène dans un lieu dédié à la cuisine japonaise, là où chaque bouchée ressemble à un geste d’artisan, l’assiette à une œuvre d’art et où le poisson ne vient pas de très loin… mais juste de la rade d’à côté. Bienvenue à L’Abysse Monte-Carlo, la nouvelle adresse deux étoiles nichée au cœur de l’Hôtel Hermitage.

Deux étoiles en huit mois, oui. Mais ce n’est pas une surprise. C’est plutôt la confirmation d’un moment d’exception.

À la tête de ce lieu : le chef multi-étoilé Yannick Alléno, qui a eu le coup de foudre pour un chef japonais du nom de Yasunari Okazaki. Un vrai maître sushi, formé au Japon, héritier d’une tradition familiale. Ensemble, ils signent une table d’un raffinement extrême, entre Japon traditionnel et influences méditerranéennes, le tout dans une version contemporaine. Et moi, j’ai eu la chance d’y aller.

C’est un dîner que je n’oublierai pas. On s’installe dans un décor minéral, presque zen, imaginé comme une œuvre d’art — signée Laurence Bonnel et Row’In Atelier. Et puis… on se laisse porter. Pas de carte à lire, « je m’en remets au chef » en japonais omakase. Et franchement ? On aurait tort de ne pas lui faire confiance. En plus, il nous offre un menu avec  l’empreinte d’un poisson du jour, apposée, selon une technique japonaise ancestrale, le gyotaku. Oui, oui, une vraie empreinte d’écailles et de nageoires. Pour moi ce fut celle du Saint Pierre …magnifique !

Le personnel de salle me raconte les petites histoires tout au long du diner. Le sommelier me parle des différents sakés et je décide de faire une dégustation pendant le repas. On commence par quelques bouchées salées, puis une succession de nigiris, tous plus délicats les uns que les autres. Puis les plats à doubles signatures. Les algues en majesté, elles apportent une texture une salinité. Le poisson ? Ultra local. Il vient de la pêche du jour, réalisée par Éric Rinaldi, le dernier petit pêcheur de Monaco. Le poisson servi le soir a été pêché le matin… à 300 mètres du restaurant. Et puis vient le dessert — signé Maxime Vaslin — et c’est comme un retour sur terre, tout en douceur.

Ce que j’ai aimé ? Ce raffinement sans esbroufe, cette équipe aux petits soins, ce respect profond des produits, et cette atmosphère suspendue… comme si on était ailleurs, et pourtant en plein cœur de Monaco.

Alors si vous aimez les sushis… mais les vrais, ceux qui racontent une histoire, foncez. Parce qu’à L’Abysse, ce qu’on sert… c’est bien plus qu’un plat. C’est un moment rare.